Puerto Madryn

notre découverte express de la péninsule de Valdés

C'est après 24h de voyage que nous arrivons fourbus à Puerto Madryn. Renseignements pris au kiosque touristique de la gare, nous décidons d'aller chercher un hôtel à pieds, nos sacs sur le dos.
À peine faisons nous quelques pas, qu'Arnaud trébuche et se retrouve sur les genoux, sous le poids de ses 30kg de bagages.

Ça serait bête de se casser une cheville ! Je dépose donc la petite famille et nos énormes sacs sur un banc au milieu de la place publique, avant de partir en quête d'un lieu où passer les deux prochains jours. Nous avions repéré sur le guide les adresses les moins chères, je remonte donc les rues en direction de la calle Sarmiento. J'arrive à une auberge de jeunesse plutôt moderne et colorée pour demander deux lits en dortoir. La réponse est malheureusement celle que j'entendrai partout par la suite, nous ne pouvons pas aller dormir dans un dortoir avec un enfant. Il nous faut prendre une chambre matrimoniale, seulement dans cette auberge les prix ont doublé et la chambre est à 520 pesos soit 52€. Je poursuis ma recherche jusqu’à une nouvelle Guest où une femme charmante vient m'ouvrir et m’explique que l'hôtel est fermé car elle vient de le récupérer de ses anciens locataires et qu'il faut le remettre en état. Elle semble désolée de ne pouvoir m'aider et m'indique une auberge sur le front de mer le Cheap Patagonia. Je pousse donc un peu plus loin jusqu'à cette adresse chaudement recommandée. En arrivant j'apprécie immédiatement l'accueil de la propriétaire qui me montre une chambre matrimoniale pour 350 pesos, offrant un accès à une cuisine immaculée. Je repars en direction de la place ou m'attendent Louanne les fesses à l'air et Arnaud entourés de nos 60kg d'affaires. La puce, propre depuis peu, a profité de cette pause pour donner de l'engrais aux arbres du parc. Nous la rhabillons et repartons, chargés comme des mules, en direction de notre hôtel. C'est en sueur, avec la sensation d'avoir marché plus de 3h, que nous arrivons.
En découvrant la chambre Arnaud est ravi, surpris par la propreté, content de retrouver des prises électriques. C'est sûr que ça va nous changer du dortoir d'El Calafate où j'ai attrapé la crève.
On repart rapidement nous ravitailler car à 15h nous n'avons toujours rien avalé et ça commence à titiller.

La fin de journée s'écoule tranquillement entre repas, prise de renseignements sur les activités du lendemain, et le must un BAIN.
Je crois que nous n'avons pas vu de baignoire depuis Sydney et Louanne en profite pour y jouer une heure durant.

C'est à 7h qu'on se réveille "grâce" à Arnaud qui cherche partout son coupe-vent. Le tête dans le pâté on tente de retracer la dernière fois ou l'on a vu la veste degré 7 et il part avec le mien pour aller plonger avec les lions de mer.
Ma nouvelle mission pour la journée tenter de retrouver le coupe-vent en téléphonant à l'hôtel d'El Calafate et en me renseignant auprès de la compagnie de bus.
En allant prendre le petit déjeuner je fais connaissance avec un hongrois barbu cherchant des infos et sur une basque sur le point d'aller découvrir la région en vélo. Nous échangeons quelques mots et poursuivons notre route chacun de notre côté.
Lou se réveille enfin, nous allons pouvoir assurer nos missions de la journée.

Malheureusement après vérification auprès de notre ancien hôtel nous ne retrouverons pas la veste d'Arnaud, pour le consoler je passe à la boulangerie prendre des gâteaux en projetant un pique-nique sur la plage tous les trois à son retour.
En attendant je vais jouer avec Lou au toboggan et à la plage en courant sur le sable. Y a pas à dire on préfère le soleil et l'odeur iodée de la mer que le froid des montagnes.

Vers midi nous retournons à l'hôtel ou nous retrouvons Arnaud revenu de sa plongée. Il est ravi et a pu filmer avec la Go pro la rencontre faite avec les bêtes (malgré une mauvaise visibilité sous marine dû à beaucoup de vent.)
Le choix d'Arnaud pour le Plongée : MADRYN BUCEO

Ça a l'air vraiment magique, je suis un peu jalouse de ne pas y être allée, mais voyager avec un enfant ne permet pas de faire les activités en même temps.

Nous partons en direction de la plage faire notre picque-nique. Les gâteaux achetés précédemment en boulangerie sont plus beaux que bons, c'est dans ces moments-là qu'on prend encore plus conscience de la qualité la pâtisserie française. Nous passons un bon moment à jouer et nous prélasser au soleil avant de retourner coucher la crapule et avancer les autres missions de la journée.

En nous organisant sur la suite des événements je me rends compte que je n'ai plus mon portefeuille dans mon sac. Comme le coupe-vent d'Arnaud je ne sais pas quand je l'ai vu la dernière fois, mais après avoir vidé tous les sacs et regardé partout c'est sûr il est perdu. Heureusement il n'y avait pas d'argent mais seulement la carte bleue de sauvetage, ma carte d'identité et celle de Lou. J'avertis immédiatement ma mère pour qu'elle fasse le nécessaire depuis la France avant de laisser Arnaud et Lou pour me rendre jusqu’à la gare routière afin de vérifier si le portefeuille et le coupe-vent n'auraient pas été rapportés. Je dois également acheter des billets de bus pour Córdoba afin de ne pas nous arrêter trop longtemps et rejoindre au plus vite la Bolivie.
Une fois sur place après avoir la confirmation que nos affaires étaient définitivement perdues je réserve deux sièges pour le lendemain soir 21h30.
La journée promet d'être longue!!!

De retour à l'hôtel mes missions remplies nous parlons de notre projet de relier la péninsule de Valdés avec le hongrois barbu, qui à son tour en parle avec un jeune argentin de Buenos Aires qui en parle à son tour a l'espagnole basque rencontrée le matin au petit déjeuner.

Ça y est notre équipe est constituée pour aller découvrir la péninsule de Valdés, ses lions de mers, ses orques et ses pingouins. Nous nous donnons tous rendez- vous le lendemain matin à 8h au petit déjeuner.

Nous ne prendrons pas la route avant 10h le temps de finir de boucler les sacs en prévision de notre départ du soir, de nous ravitailler au supermarché pour le pique-nique, de tirer des sous et de faire de l'essence.
À part les premiers 500 mètres qui se font sur une route en construction pleine de gravillons, la route reliant Puerto Madryn à Puerto Pyramide est plutôt bonne.

Les paysages désertiques défilent sous nos yeux avant d'arriver à un barrage nous demandant de reverser 130 pesos (13€) pour les étrangers et 50 pour les locaux. Ce droit d'entrée nous permet de nous rendre dans le parc national de la péninsule de Valdés.
Le gardien nous informe qu'un point d'information nous attend 20 min de voiture plus loin. Nous nous y arrêtons, comme les nombreux touristes qui comme nous souhaitent découvrir la faune et la flore de ce lieu reconnu principalement pour ses baleines.

À l'intérieur du point d'information nous découvrons le squelette d'une baleine et des explications sur les animaux vivant dans la péninsule. Nous repartons directement en direction de Punta Norte où les orques semblent venir régulièrement.

Nous mettrons plus d'une heure à parcourir les 75 km sur la route de graviers.
Le lieu, rempli de touristes, propose d'observer depuis le haut de la falaise les lions de mer, en contrebas. Déçus de ne pouvoir aller sur la plage ou d'approcher les bêtes, nous repartons pour trouver un endroit moins fréquenté, nous permettant de rejoindre le rivage. Nous espérons voir les orques et les lions de mer que nous connaissons bien maintenant nous intéresse moins.

Nous reprenons la route sur les chemins de graviers pour constater qu'il nous est impossible de rejoindre le rivage.
Des barrières suivent la route tout du long. C'est quand même frustrant de voir que partout dans le monde tout est cadré et appartient toujours à quelqu'un.
Nous apercevons un arrêt dans les barrières après plus de 20 min de voiture et décidons de nous stationner pour aller voir. La plage de galets est immense!!! Nous le tenons notre coin de nature rien qu'a nous. Nous installons le pique-nique et nous régalons du paysage.

Au moment de lever le camp nous apercevons deux lions de mer jouant dans l'eau. Il n'y a pas a dire les animaux en pleine nature est un spectacle passionnant à observer.
Nous comprenons que nous ne verrons pas d'orques aujourd'hui, ne pouvant approcher la côte, et partons à la quête des pingouins de Magellan. Nous roulerons encore pratiquement une heure en regardant de chaque côté avant de tomber sur un panneau indiquant l'emplacement des pingouins. La petite colonie à établi son domicile à un endroit bien précis et n'en bouge pas. Nous pouvons ainsi les observer en toute tranquillité depuis les balustrades. C'est pratique mais ça manque de charme.

Nous sommes malgré tout un peu déçus de notre journée. Notre quête était vraiment à la base, l'observation des orques et nous n'avons pas pu aller chercher bien longtemps tant la nature est enfermée et quadrillée.
Nous prenons le chemin du retour, car en roulant à 50km/h il va nous falloir encore 1h30 avant d'arriver à Puerto Pyramide et à peu près une heure de plus pour faire les 96km jusqu'à Puerto Madryn.
Nous prenons malgré tout le temps de nous arrêter pour photographier les vigognes se baladant librement en troupeaux de 5/8 spécimens.

Un peu plus loin Austin et Andrea m'informent qu'ils sentent une odeur d'essence. Nous sortons tous vérifier d'où peut bien provenir cette odeur et constatons qu'une fuite laisse s'évacuer notre essence dans un filet puissant et continu. Andrea attrape le sparadrap de son sac et entoure la durite pour canaliser la fuite. Nous repartons en direction de la ville encore à plus de 15 km. À l'horizon, rien...
Il ne faut surtout pas tomber en panne ici, il n'y a rien n'y personne et nous venons de finir la dernière bouteille d'eau.
Nous retenons tous notre respiration en voyant la jauge baisser à vue d'œil. Ça y est nous sortons du chemin de graviers pour rejoindre la route mais il reste encore 9km avant la ville. J'essaye de ne pas trop consommer d'essence mais le voyant d'essence commence à clignoter... Heureusement nous arrivons à la station-service. Je coupe le moteur, nous sautons hors de véhicule pour demander de l'aide au pompiste. Celui-ci ne peut pas nous aider et nous envoie dans un garage à 600m. Nous réussissons, je ne sais comment, à rejoindre le "garage" en haut de la côte.

L'homme bedonnant répare tranquillement la durite pendant qu'Austin va nous chercher une bière pour célébrer notre arrivée in extremis dans la ville. Il est 19h il nous faut finir les réparations, faire de l'essence, et rentrer à temps pour rendre la voiture et attraper notre bus.
C’est pas encore gagné !
Hop hop hop, le garagiste fini sa réparation, ne nous demande que 100 pesos, on file à la station refaire de l'essence et on fonce jusqu'à Puerto Madryn. En chemin nous contactons le loueur pour qu'il se tienne prêt à récupérer la voiture. Chaque minute compte désormais pour avoir notre bus.
Nous jetons Austin au chez le loueur de véhicule pour faire patienter le gérant pendant que nous récupérons les sacs laissés en dépôt à l'hôtel. Nous embrassons rapidement Andrea et Balach avec qui nous avons passé un bon moment car sans eux cette expédition n'aurait rien eu d'intéressant et repartons au rent car. La voiture rendue (en 2 secondes) nous nous dirigeons à pied, chargés de nos affaires en direction de la gare routière. Austin nous accompagne et porte mon sac. Je ne me bats pas pour le garder et récupère, pratiquement à l'arrivée le sac photo d'Arnaud qui souffre sous le poids de ses sacs.
Ça y est nous y sommes!!! Et en avance s'il vous plaît.
Arnaud file nous acheter 3 bières pendant que je réorganise nos sacs avant de monter dans le bus. Nous profitons des dernières minutes pour discuter avec notre ami argentin sans qui nous n'aurions jamais eu ce bus pour Cordoba.

Cette journée ne fut pas une réussite côté animaux mais humainement nous avons adoré passer cette journée avec nos nouveaux amis..